Mes coups de cœur


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11 avril 2014

Dublin Street - Samantha Young (Extrait)


Résumé : 
Quand Jocelyne Butler pénètre dans le magnifique appartement de Dublin Street, elle croit vivre un rêve. Un cadre somptueux, un quartier agréable d'Édimbourg, et une future colocataire des plus adorables. Ellie Carmichael est certes un peu trop enjouée et curieuse pour le caractère secret de Jocelyn, pour qui se lier d'amitié avec autrui a toujours été une épreuve, mais elle lui est aussitôt sympathique. Son frère, en revanche... Beau comme un dieu, mais aussi arrogant que déstabilisant. Braden Carmichael fait voler en éclats son fragile équilibre. Car en plaquant tout pour venir s'installer en Écosse, la jeune femme espérait laisser derrière elle son passé tragique. Or la passion qi la lie bientôt au ténébreux Braden fait resurgir ses peurs les plus profondes, et les exorcise...



Extrait : Dublin Street
Samantha Young
éditions J'ai Lu


Prologue


Comte de Surry, État de Virginie
Je m'ennuyais.
Kyle Rmasey donnait des coups de pied dans le dossier de ma chaise pour attirer mon attention, mais il avait fait pareil la veille avec celui de ma meilleure amie, Dru Troler, et je ne voulais pas la contrarier. Elle en pinçait vraiment pour Kyle. Je me contentais donc de contempler le million de petits cœurs qu'elle dessinait dans le coin de son cahier, tandis que M. Evans griffonnait une nouvelle équation au tableau. J'aurais mieux fait d'être attentive, tant j'étais nulle en maths. Mes parents n'apprécieraient guère que j'échoue dans une matière dès le premier trimestre de la première année de lycée.
- Monsieur Ramsey, voulez-vous bien venir au tableau pour répondre à la question, ou préférez-vous continuer à mettre des coups de pied dans la chaise de Jocelyn ?
La classe entière se mit à glousser, et Dru me lança un coup d'œil réprobateur. Je répliquai par un grimace et gratifiai M. Evans d'un froncement de sourcils furieux.
- J'aime mieux rester à ma place, si ça ne vous dérange pas, monsieur Evans, rétorqua Kyle en crânant effrontément.
Je roulais les yeux, refusant de me retourner alors même que je sentais la brûlure de son regard sur ma nuque.
- Il s'agissait en réalité d'une question rhétorique, Kyle. Approchez.
Un coup à la porte interrompit le grognement résigné de notre camarade. Dès que Mme Shaw, notre proviseur, apparut, tout le monde se calma. Qu'est-ce qu'elle venait faire ici ? C'était forcément de mauvais augure.
- Waouh, marmonna Dru à voix basse. 
Je tournai la tête vers elle, l'interrogeant silencieusement. Elle désigna l'embrasure de la porte d'un geste du menton.
- Des flics.
Surprise, je me retournai et avisai Mme Shaw qui chuchotait à l'oreille de M. Evans. Et effectivement, par la porte entrebâillée, j'entrevis deux officiers, patientant dans le couloir.
- Mademoiselle butler.
La voix de Mme Shaw attira inévitablement mon attention. Elle fit un pas dans ma direction, et je sentit mon cœur bondir dans ma poitrine.
Ses yeux étaient à la fois méfiants et pleins de compassion, et mon premier réflexe fut de la fuir afin de ne pas entendre ce qu'elle avait à me dire.
- Vous pouvez m'accompagner, s'il vous plaît ? Prenez vos affaires.
Dans ce genre de situation, le reste de la classe se mettait généralement à chuchoter, tentant de jauger l'ampleur des problèmes qui m'attendaient. Toutefois, nous avions tous compris qu'il n'était pas question de quelque bêtise commise. Ils savaient qu'ils ne risquaient pas de me charrier pour les nouvelles qui allaient me tomber dessus.
- Mademoiselle Butler ?
Je tremblais désormais sous l'effet de l'adrénaline, et le sang qui me battait aux oreilles me rendait quasi sourde à tous les autres sons. Était-il arrivé quelque chose à maman ? À papa ? Ou à Beth, ma petite sœur ? Mes parents avaient pris quelques jours de congé cette semaine pour se détendre un peu après un été de dingues. Ce jour-là, ils étaient censés emmener Beth pique-niquer.
- Joss.
Dru me balança un discret coup de coude, et dès que son bras heurta le mien, je m'éloignai de ma table, faisant grincer horriblement ma chaise sur le parquet. Sans un regard pour personne, je rassemblai en hâte mes effets, fourrant dans mon sac tout ce qui traînait sur mon bureau. Les murmures parcouraient désormais la pièce tel un courant d'air froid s'insinuant par un carreau fêlé. Même si je n'étais pas pressée de découvrir la raison de cette convocation, je ne voulais pas m'attarder dans cette salle une seconde de plus.
D'une démarche mécanique, je suivis le proviseur dans le couloir et entendis la porte de M. Evans se refermer doucement derrière moi. Je ne pipai mot, observant simplement Mme Shaw, puis les deux policiers, qui m'examinèrent d'un air empreint d'une compassion distante. Une femme que je n'avais pas encore remarquée était postée près du mur. Elle arborait une expression solennelle, mais calme.
Mme Shaw me toucha le bras, et je baissai les yeux sur sa main posée sur mon pull. Je ne lui avais encore jamais adressé plus de deux mots d'affilée, et voilà qu'elle me touchait le bras ?
- Jocelyn, voici les shérifs adjoints Wilson et Michaels. Et voici Alicia Nugent, du DSS.
Je la questionnai du regard. Mme Shaw blêmit. 
- Le Département des services sociaux.
La peur m'étreignit soudain, et je dus lutter pour retrouver mon souffle.
- Jocelyn, poursuivit le proviseur, je suis sincèrement désolée d'avoir à vous annoncer cela, mais... vos parents et votre sœur, Elizabeth, ont eu un accident de voiture.
J'attendis la suite, étouffant de plus en plus.
- lls sont morts sur la coup, Jocelyn. Je suis terriblement navrée.
La dame des services sociaux approcha alors et commença à parler. Je la dévisageai, sans rien distinguer d'autre que les couleurs qui la composaient. J'entendais à peine le son étouffé de sa voix, comme si quelqu'un faisait couler de l'eau juste à côté d'elle.
Je suffoquais.
Prise de panique, je tentai de trouver quelque chose auquel me raccrocher. Je sentis des mains sur moi. Perçus des mots calmes et rassurants. Des larmes sur mes joues. Un goût de sel sur la langue. Et mon cœur... il battait si fort qu'il semblait sur le point d'exploser.
J'étais en train de mourir.
- Inspirez, Jocelyn.
Ces paroles furent répétées inlassablement à mon oreille, jusqu'à ce que j'en comprenne le sens. Finalement, mon pouls ralentit légèrement et mes poumons s'ouvrirent. Les taches noires qui obstruaient ma vision commencèrent à se dissiper.
- C'est bien, me murmurait Mme Shaw en faisant décrire à sa main chaude de larges cercles apaisant au milieu de mon dos. C'est bien.
- Il faudrait y aller.
La voix de la dame des services sociaux filtra au travers de ma bulle de coton.
- D'accord. Jocelyn, vous êtes prête ? s'enquit posément Mme Shaw. 
- Ils sont morts, répondis-je pour ressentir le sens de ces mots.
Ça n'était pas possible.
- Je suis désolée, ma chérie.
Une sueur froide se mit à perler sur ma peau, sur mes paumes, sous mes bras, dans le creux de ma nuque. Je fus alors parcourue de chair de poule et prise de tremblements. La nausée me fit chavirer vers la gauche et, sans crier gare, je me mis à vomir tripes et boyaux. Pliée en deux, je répandis mon petit déjeuner sur les chaussures de la dame des services sociaux.
- Elle est sous le choc.
L'étais-je vraiment ?
Ou était-ce le mal des transports ?
Une seconde, j'étais assise là-derrière. Là où on se sentait bien au chaud et en sécurité. Et en quelques instants à peine, dans un fracas métallique...
... je me retrouvai à un tout autre endroit.
[...]

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