Mes coups de cœur


Menu déroulant

20 février 2014

Feeling Good - Fleur Hana (Extrait)

Résumé : 
Il paraît que les filles ne savent pas draguer... Qu'elles suivent leur cœur et non leur libido. Ah, oui ? Sarah, presque trentenaire et toujours célibataire, relève le défi de prouver le contraire à ses amis. Jusqu'où sera-t-elle prête à aller avec le ténébreux Sandro ? Ne se laissera-t-elle pas prendre à son propre piège à force de ne pas écouter son cœur ?


Extrait : Feeling Good
Fleur Hana
éditions Sharon Kena


Premier mantra ~ Je ne dois pas fantasmer sur mon assistant

_ Non, je suis désolée, mais non ! C'est un mythe cette histoire !  
Bastien nous regarda tour à tour. Isabelle fronçait les sourcils, Mélodie affichait un air satisfait et moi, je n'en menais pas large. Il chercha l'appui de son pote, mais ce dernier garda le silence en attendant de voir ce que donnerait la suite. Isabelle reprit la parole, notre Carrie Bradshaw personnelle.
_ Une femme est tout aussi capable de draguer qu'un homme. De la même façon que nous pouvons également coucher sans sentiments. 
Bastien balaya cette dernière affirmation d'un geste méprisant de la main avant de terminer sa bière. Je sirotais mon Monaco sans chercher à m'en mêler. N'ayant pas vraiment de vie sentimentale, ni sexuelle d'ailleurs, depuis plus de six mois, je n'avais pas grand-chose à dire sur le sujet.
Olivier reposa sa bière et haussa les épaules.
_ Faut pas vous vexer, les filles, mais c'est un fait. Tout le monde le sait. Si c'était une légende, on n'en parlerait pas autant. Pour vous, le sexe et l'amour, c'est lié. Alors que pour nous...
_ Oui ? Pour vous ?
Mélodie le fusillait du regard. J'en connaissais un qui allait passer la nuit sur le canapé ! Il posa sa main sur le bras de mon amie, qui le repoussa sans ménagement.
_ Mais, ma chérie, avec toi c'est différent bien sûr ! Je t'aime, tu le sais bien !
_ Mouais...
Isabelle interrompit la querelle d'amoureux pour se concentrer sur la sienne.
_ Vous êtes deux machos réacs ! 
Bastien et elle étaient en couple depuis plusieurs années. Pourtant, chaque samedi soir, je les observais se disputer pour des bêtises.
J'avais eu une semaine épuisante et j'avais surtout envie de me détendre. C'était sans compter sur mes amies, qui cherchaient un soutien en ma personne. Consciente que je devais me manifester au nom de la solidarité féminine, je soupirai avant de me joindre à la conversation.
_ Les femmes ont des besoins physiques, les gars. On le sait mieux que vous, je pense. D'ailleurs, je me pose en chef de file du mouvement de libération du vagin ! 
Ben oui, j'avais encore trop bu et tous mes efforts pour rester en dehors du conflit furent annihilés dès l'instant où j'ouvris la bouche pour faire autre chose que boire. Certains ont l'alcool triste, d'autres l'ont euphorique. Pour moi, la boisson donne lieu à une logorrhée abrutissante pour tout le monde, y compris pour moi. Surtout que les connexions neurologiques censées imposer la censure à la parole étaient en train de cuver dans un coin obscur de mon cerveau. Isabelle et Mélodie levèrent leurs verres en signe d'encouragement pour que je ne m'arrête pas en si bon chemin. Il ne m'en fallut pas plus pour continuer.
_ Est-ce que vous pensez vraiment que vous avez le monopole de la baise de complaisance ? Non, messieurs ! Je l'affirme haut et fort (et je haussai la voix pour appuyer mes propos) : les femmes aussi aiment la baise physique, la baise bestiale et sans votre numéro de téléphone à la fin, s'il vous plaît !
Applaudissements de mes amies mais aussi de toutes les femmes présentes dans le bar. Oups, peut-être que ça serait bien que quelqu'un me dise de la fermer maintenant, non ? Mes amis ? Personne ?
Une fois les applaudissements taris, Bastien reprit la parole.
_ Vous parlez beaucoup, les femmes. Mais quand il faut agir, il n'y a plus personne. Toujours de la théorie, hein ? Mais l'action, c'est quand ?
_ Mon chéri (aïe, lui aussi allait dormir sur le canapé), enchaîna Isabelle, acerbe, comment voudrais-tu que nous prouvions ça ? Je ne vais quand même pas te faire le plaisir de t'envoyer dans les bras d'une nana juste pour te donner tort : 
_ Sarah.
Tout le monde me regarda. Quoi, Sarah ? Quoi ? Qu'est-ce qu'ils me voulaient tous ? Oh mince, à voir le regard de Bastien, je sentais les ennuis arriver à grands pas. Je pris une gorgée de bière et attendis qu'il se décide à s'exprimer. Après une grande inspiration, il joignit les mains, coudes posés sur la table, se penchant un peu en avant. Tout le monde l'imita, attendant la confidence qu'il s'apprêtait à partager. Nous avions l'air d'un groupe de conspirateurs pendant la guerre. Des conspirateurs bourrés, d'accord. Il balaya la table du regard et Isabelle lui asséna un coup de coude.
_ T'as pas fini avec ton suspense à deux balles ? Accouche ! 
_ OK, les filles. Sarah est la seule célibataire de notre groupe. Elle est, selon ses propres parles, en manque sexuellement.
Je ponctuai sa phrase d'un "alléluia" imputable à la boisson alcoolisée.
_ Je propose donc qu'elle nous démontre la première partie de la théorie. À savoir : est-elle capable de draguer ?
_ Hey ! Bien sûr que je sais draguer, tu me prends pour qui ?
_ Attends un peu ma cocotte (c'est moi la cocotte ?), je parle de vraiment draguer. Aller voir un type qui te plaît mais qui ne manifeste aucun intérêt pour toi. Ça, c'est un challenge.
Mélodie et Isabelle tapèrent dans leurs mains, façon high five. Merci, mais c'est un peu de moi qu'on cause, là, non ? Isabelle affronta son compagnon du regard.
_ Et si on corsait le tout avec un pari ?
_ Heu, les gars c'est de moi que... tentai-je d'interférer, sans succès.
_ Un pari, bien. Mais soyons téméraires : on n'annonce pas l'objet du pari avant de savoir qui a gagné ! continua Bastien sur un ton de défi mêlé d'excitation. 
_ Non mais attendez, je...
_ C'est d'accord.
Isabelle se tourna vers moi et m'observa de la tête aux pieds.
_ Tu es canon ce soir, aucun mec ne peut te résister.
Je souris bêtement en entendant son compliment. Oui, j'avais mis le paquet comme tous les samedis soirs. C'était mon mantra du moment : "Tu es célibataire et tu es sexy". Même si, pour soutenir plutôt la thèse de Bastien, je n'avais effectivement jamais vraiment dragué de ma vie. Vingt-huit ans me semblaient un âge tout à fait respectable pour commencer. Par contre, j'allais devoir faire preuve d'assurance pour réussir à tromper l'intuition de Bastien et Olivier. Ils me connaissaient depuis des années et étaient persuadés que je ne savais pas draguer. Sinon, ils n'auraient jamais proposé ce pari. Je commandai un autre Monaco que j'avalai presque cul sec, pour me donner du courage. Heureusement, désinhibée, je récoltais une migraine terrible le lendemain : mais je ne faisais pas de coma éthylique et je ne vomissais pas.
Mélodie se leva pour capter l'attention du groupe : 
_ On va en boîte, y'a que là que Sarah pourra trouver sa proie.
Nous l'avons tous imitée et je me répétais inlassablement que j'allais chasser. J'étais excitée comme une gamine jouant à chiche ou vérité. Dans un petit coin, ma conscience essayait de m'envoyer des signaux sur le fait que c'était l'alcool qui me rendait si sûr de moi, et que j'allais probablement avoir des regrets le lendemain. Mais je lui mis un petit coup de pied, histoire de l'envoyer valser tout au fond, dans les limbes de ma lucidité.
L'air frais et la marche m'avaient un peu dégrisée, mais j'étais encore joyeuse en arrivant devant la boîte. Le videur nous reconnut et nous fit entrer sans attendre. L4avantage de sortir toutes les semaines avec les mêmes personnes, aux mêmes endroits.
Olivier nous trouva une table dans un coin et nous commandâmes des cocktails. Comme si mon foie n'avait pas assez souffert ce soir ! Mais je n'étais plus vraiment en état de m'imposer de limite. En plus, j'avais un mission à accomplir au nom de toutes les femmes libérées. Bastien reprit son air de comploteur.
_ C'est quoi ton genre, Sarah ?
_ Bad boy !
Je ne sais pas pourquoi j'ai répondu ça, c'était complètement faux. Je n'avais pas de genre à dire vrai. Ces derniers mois, j'avais été tellement frustrée sexuellement que mon genre, c'était à peu près tout ce qui avait un joli p'tit cul musclé et un service trois pièces. 
_ Donne-moi des détails que je te choisisse ta proie.
_ Pourquoi c'est pas moi qui choisis ?
_ Où serait le challenge si tu pouvais décider de tout ?
_ Ok, trouve-moi l'homme idéal. C'est toi qui choisis. De toute façon, comme je l'ai dit, nous aussi on a des besoins et quand on est en manque comme moi... On ne fait pas la difficile. Choisis, mon grand, ça te donnera un petit avantage.
_ Lui.
Il désigna un table à l'opposé de la boîte. Des jeunes de notre âge à peu près, un peu plus âgés peut-être (difficile à dire, mon radar était un peu grippé avec le cocktail que j'avais vu quasiment cul sec). Ils étaient un dizaine autour d'une table. Pourtant, je sus immédiatement lequel avait fait l'objet du choix de Bastien. Il avait les cheveux longs façon grunge, aspect dégueu... Brun, un jean noir trouvé, de grosses bottes avec des tas de chaînes et de clous, un t-shirt noir tout déformé. Mais surtout, Bastien m'avait dégotté le plus taciturne. Le type avait l'air de s'ennuyer ferme, limite de faire la tronche. Je jetai un regard noir à mon bourreau qui haussa les épaules l'air de dire "T'as perdu ton pari". 
C'est ce qui me décida, ça, mais aussi le fait que je le trouvais craquant ce ténébreux ronchon à l'autre bout de la salle. Ah. L'autre bout. Oui, détail important puisque j'allais devoir m'y rendre sans trébucher ni me ridiculiser.
Mes amies m'encouragèrent et je me levai, me sentant aussi forte que Xena la guerrière. Le tour de poitrine en moins. Le fouet en moins aussi. Je me penchai vers Bastien. 
_ On est bien d'accord., je le drague et je gagne ?
_ Si tu réussis à coucher avec lui sans lui demander son numéro ou lui donner le tien... Tu gagnes un bonus.
_ Un plan cul et je gagne ?
_ Sur tous les plans, justement.
Il m'adressa un clin d'œil, mais je voyais bien qu'il se moquait de moi. Il pensait que je n'allais pas y arriver. Il allait voir un peu. Pour la peine je bus la moitié de son cocktail et m'essuyai la bouche sur la manche de sa veste pendue à sa chaise.
Je me tournai vers mes amies, mes fidèles alliées.
_ J'ai l'air de quoi ? 
Mélodie et Isabelle détaillèrent encore une fois ma tenue, à la recherche d'un détail à modifier. Mini jupe en jean et chemisier noir, bottes montantes mais plates (bon point pour traverser la salle. Bourrée comme je l'étais, avec des talons, ça aurait été mission impossible). Isabelle se leva et me fit face. Elle détacha mes cheveux châtains qui tombèrent sur mes épaules, ouvrit un bouton de mon chemisier et leva un pouce, me signifiant que j'allais casser la baraque. Enfin, c'est ce qu eje traduisis, pour me motiver.
[...]


Vous pouvez trouver ce livre en vente sur le site de l'éditeur et sur les plateformes de ventes de livres numériques.

1 commentaire:

  1. Tagué : http://chroniqueslivresques.eklablog.com/liebster-award-a107396174 :p

    RépondreSupprimer

Exprimez-vous !! =D

Ma Présentation