Mes coups de cœur


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27 janvier 2014

Native T.1 - Gala de Spax (Extrait)


Résumé : 
Louna, une belle trentenaire un brin prétentieuse et caractérielle, mène une vie paisible jusqu'au jour où son père lui apprend qu'elle n'est pas une simple humaine. Elle a une particularité singulière et doit vivre avec, mais cette différence l'oblige à suivre un chemin qu'elle n'avait pas prévu d'emprunter,... l'amour. À travers sa quête, Louna fait la connaissance de nouvelles espèces et travers l'univers pour découvrir qui elle est vraiment.



Extrait : Native, Tome 1
Gala de Spax
éditions Sharon Kena


I.
- Joyeux anniversaire Louna !
Encore un de ces stupides rituels que mes parents s'acharnaient à répéter chaque année depuis trente ans. Je commençais plus à vouloir fuir mes anniversaires qu'à vouloir les fêter. Toujours le même repas, le même gâteau, les mêmes cadeaux. À vrai dire, je redoutais ce jour des semaines avant même qu'il n'arrive car je ne supportais pas ces niaiseries de famine. Le problèmes, c'est que je ne voulais pas blesser ceux que j'aimais en leur avouant que je me passerais bien de leurs petites attentions. Ils avaient l'air si heureux. Ma demi-sœur, Faustine, savait ce que j'étais en train d'endurer, elle aussi détestait cette fête ridicule et on se soutenait mutuellement le jour venu.
C'est un tout petit comité qui m'y attendait, comprenant seulement les trois personnes le plus au monde, mon « petit clan ». Mon père, Patrice, n'est pas mon concepteur, mais à vrai dire, je l'affectionne encore plus. Il a rencontré ma mère lorsque j'avais à peine trois ans. Mon père biologique nous avait quittées à ma naissance pour une femme qui n'avait aucun enfant à élever, ce qui lui allait très bien. Je considère donc Patrice comme mon vrai père. Il faut dire que si ma mère m'a donné la vie, c'est lui qui m'a sauvée lorsque j'avais huit ans. Ce jour-là, maman travaillait à l'hôpital et papa nous gardait devant son jeu vidéo préféré. Pour le goûter, il n'avait pas voulu interrompre une de ses parties de guerres virtuelles et m'avait donc demandé de m'occuper de ma sœur. Elle me réclamait sans cesse de lui confectionner la salade de fruits maison dont j'avais le secret. N'ayant à peine que cinq ans, il lui était interdit de toucher aux couteaux de la cuisine. J'étais donc toute fière de pouvoir lui préparer son dessert préféré. Sa maman était morte en couches et Patrice s'était retrouvé seul pour l'élever dès sa naissance. Elle me vouait une dévotion sans faille, j'étais sa grande sœur, sa meilleure amie et la mère qu'elle n'avait jamais eue. Elle me passait les fruits un à un en prononçant leurs noms, comme je le lui avait demandé pour vérifier si elle les connaissait bien. Banane, kiwi, orange, j'épluchais et taillais soigneusement chacun d'entre eux en tout petits morceaux pour qu'elle puisse les mâcher facilement après les avoir trempés dans le chocolat liquide. Pomme, poire, cette dernière était très dure, trop dure pour qu'une fillette de huit ans puisse la couper avec son malheureux Opinel à bout rond. Faustine, me voyant me débattre avec ma satanée poire verte, se mit à fouiller dans les affaires de cuisine afin d'y dénicher l'énorme couteau de maman. Elle l'avait acheté dans une émission télé où l'on arrive à vendre un réfrigérateur à un esquimau. Elle n'avait jamais eu besoin d'un article comme celu-là, mais elle était restée scotchée devant la démonstration de la présentatrice qui s'en donnait à cœur joie en tronçonnant tout ce qui lui tomait sous la main. Fruits, pain, poulet entier, poisson vivant, ma mère s'était jetée sur le téléphone pour passer sa commande pendant que je restais, écœurée devant la télévision, à regarder cette pauvre bête se faire charcuter en direct avec qu'elle bougeait encore. Faustine s'était même mise à pleurer parce qu'elle ne voulait pas que ma mère achète quelque chose qui pouvait tuer de gentils poissons innocents. J'avais dû la rassurer, pendant que ma mère dictait son numéro de carte bleue, en lui disant que nous ne couperions jamais de poisson, juste des fruits et des légumes. C'est sûrement cela qui lui donna l'idée de me le rapporter pendant que je me débattais encore avec ma lame, qui glissait sur la peau de la poire sans jamais pouvoir l'entamer. Quand je la vie avec cet énorme couteau neuf dans les mains, mon sang se glaça.
- Lâche vite ça, Titine ! Si papa te voit, il va nous gronder.
- Non, non, c'est pour les fruits et les légumes.
Après tout, elle n'avait pas tort, j'avais vu la démonstratrice couper les fruits en fines lamelles avec une facilité déconcertante. Et puis, je ne voulais pas décevoir ma petite sœur. Je luia vait moi-même assuré qu'il ne servait qu'à ça. Mégiante, je m'emparai du couteau, le posai sur ma poire et sans savoir ce qu'il s'est passé ensuite, une énorme tache de sang se mit à dégouliner le long de ma jambe. Faustine me regarda horrifiée avant de se mettre à hurler. Je n'avais pas mal, je sentais juste un liquide chaud parcourir ma cuisse jusqu'à s'écraser au sol en une immense mare rouge.
Je me suis réveillée à l'hôpital où plusieurs médecins m'entouraient. L'un d'eux s'était penché sur moi, l'air stupéfait. Il regarda ses collègues puis me dit : 
- Eh bien, ma cocotte, heureusement que ton papa est pompier, c'est un vrai miracle que tu sois encore parmi nous.
Je n'avais pas bien saisi les mots, mais je compris que patrice avait dû faire le nécessaire pour arrêter l'hémorragie. Ma mère était présente aussi, terrifiée, elle n'arrivait ni à bouger ni à parler. Elle était infirmière à l'hôpital de ville pourtant. Sa peau avait la même couleur que sa blouse, blanche comme un cachet d'aspirine, même plus si c'est possible. On m'a expliqué par la suite que je m'étais sectionné l'artère fémorale. Si mon père n'avait pas été là, je me serais vidée de mon sang en quelques minutes sous les yeux de Faustine.
Depuis ce jour, ma mère ne s'est plus jamais comportée avec moi comme avant. Plus de câlins, plus de cachoterie, plus de complicité, elle me toisait de haut et avait pris sous son aile ma petite sœur qui n'était même pas sa vraie fille. Je l'avais déçue, j'en étais consciente. Jusqu'alors elle me faisait une confiance aveugle. Je n'aurais jamais dû toucher à ce couteau, elle me l'avait assez répété. 
Un jour, croulant sous la jalousie, j'étais allée la voir et sans qu'elle ne m'ait rien demandé, je protestai :
- C'est Faustine qui m'a donné le couteau.
- Elle n'a que cinq ans, sale petite inconsciente !
Je ne pensais pas que ma mère pouvait me parler avec autant de haine. Elle, qui avait été si douce, si aimante envers moi, se montrait désormais froide et terrifiante. Je ne comprenais pas son soudain comportement distant avec moi. Si j'avais pu revenir en arrière, ne jamais toucher à cette maudite lame.

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