Jules, jeune comte de D. aux allures de dandy, n'est pas à l'aise avec la gente féminine. Il aurait dû prendre garde à ses souhaits car Azraël à toujours une oreille qui traîne près des âmes insatisfaites...
Extrait : Az
Alise Adams
éditions Sharon Kena
éditions Sharon Kena
Prologue
Jules s'installa dans son fauteuil, face à la cheminée où quelques braises auraient mérité d'être ravivées. Mais il était las et n'avait même plus envie de sonner un domestique qui s'en serait chargé. Non, il préférait rester seul, avec pour unique compagnie celle de son verre d'eau de vie à la pêche qu'il affectionnait tant.
Il se remémora la soirée. Encore une fois, il avait perdu beaucoup d'argent dans ce tripot fréquenté par la vermine locale. Il s'était laissé entraîner par Alphonse. Ah ! Alphonse, c'était lui qui gâchait invariablement ses soirées. Il finissait toujours par gagner les parties de cartes... et toutes les femmes le suivaient comme de gentils petits chiens pendant que lui rentrait seul. C'était la triste histoire de sa vie. Il n'était pas moins beau garçon que son ami, non. Bien au contraire. Mais il n'avait pas son aisance en société et, surtout, il était tétanisé dès l'instant où une femme s'approchait de lui.
À dix-huit ans, il n'était plus vierge, loin s'en fallait. Mais les seules femmes à s'être données à lui exerçaient le plus vieux métier du monde. Alphonse avait bien essayé de le faire participer à ces orgies qui avaient lieu chez la fameuse comtesse que personne ne fréquentait officiellement mais où tous les dandys se devaient de se montrer. Jules n'avaient pas du tout été réceptif et bien incapable d'honorer ce que la jeune femme peu farouche que son ami lui avait dégottée attendait de lui. Il était bien plus performant quand il se rendait chez Antoinette et ses sirènes. Il payait, mais il se sentait bien plus sûr de lui. Pourtant, il restait avec un goût de trop peu dans la bouche.
Il but la dernière gorgée de son alcool fort, reposa d'un geste brusque le verre sur le guéridon et soupira.
- Si seulement je pouvais être aussi populaire qu'Alphonse... dit-il en un murmure chargé de ressentiment. Je donnerais cher pour avoir sa prestance et ses conquêtes.
- Tu es sûr ? susurra une voix à son oreille.
Jules sursauta et se retourna d'un bond.
- Que diables faites-vous chez moi ? cria-t-il à l'inconnu qui se tenait devant lui.
Il toisa l'intrus de la tête au pied. Il devait sortir d'une pièce de théâtre pour être accoutré comme il l'était ! Il portait un grand manteau qui lui tombait jusqu'aux pieds, ses cheveux étaient longs et blancs mais il ne devait pas avoir plus de trente ans, d'après les traits de son visage. Il tenait une canne dont le pommeau représentait un œuf surmonté d'un ange. Encore un original, on ne voyait pas ce genre de cannes dans la bonne société, tout au plus au théâtre, et encore... Et puis, pourquoi focalisait-il sur un simple accessoire alors qu'un indésirable se trouvait dans son salon privé ?
- Comment êtes-vous entré ? finit-il par demander.
- La question est surtout : es-tu sûr que tu donnerais n'importe quoi pour être aussi courtisé par le sexe faible que l'est ton ami ?
Il s'avançait d'une démarche féline tout en parlant, et Jules recula instinctivement. Il pourrait sonner, il pourrait appeler, mais il n'arrivait plus à parler. L'inconnu s'approcha encore jusqu'à ce que Jules se retrouve acculé contre le manteau de la cheminée.
- Je passais par là, j'ai perçu ton désespoir... et me voilà ! chantonna l'original, à quelques centimètres à peine de Jules.
- Qui êtes-vous ? parvint enfin à articuler ce dernier.
- En ce moment, on me nomme Azraël, mais je préfère Az. Alors, tu aimerais devenir un homme à femmes ?
- Je...
- Disons que oui. C'est très simple. Il te suffirait de signer juste ici, continua-t-il en brandissant une feuille de papier sortie de nulle part.
Jules commençait à s'inquiéter de l'état de santé mentale de son invité surprise. Malgré ça, il était poussé par une curiosité malsaine.
- Qu'est-ce que vous me proposez ? demanda-t-il d'un ton qu'il voulait professionnel.
- Ne te préoccupe donc pas des détails, signe donc ici et je te garantis que ton lit ne désemplira pas.
[...]
Il se remémora la soirée. Encore une fois, il avait perdu beaucoup d'argent dans ce tripot fréquenté par la vermine locale. Il s'était laissé entraîner par Alphonse. Ah ! Alphonse, c'était lui qui gâchait invariablement ses soirées. Il finissait toujours par gagner les parties de cartes... et toutes les femmes le suivaient comme de gentils petits chiens pendant que lui rentrait seul. C'était la triste histoire de sa vie. Il n'était pas moins beau garçon que son ami, non. Bien au contraire. Mais il n'avait pas son aisance en société et, surtout, il était tétanisé dès l'instant où une femme s'approchait de lui.
À dix-huit ans, il n'était plus vierge, loin s'en fallait. Mais les seules femmes à s'être données à lui exerçaient le plus vieux métier du monde. Alphonse avait bien essayé de le faire participer à ces orgies qui avaient lieu chez la fameuse comtesse que personne ne fréquentait officiellement mais où tous les dandys se devaient de se montrer. Jules n'avaient pas du tout été réceptif et bien incapable d'honorer ce que la jeune femme peu farouche que son ami lui avait dégottée attendait de lui. Il était bien plus performant quand il se rendait chez Antoinette et ses sirènes. Il payait, mais il se sentait bien plus sûr de lui. Pourtant, il restait avec un goût de trop peu dans la bouche.
Il but la dernière gorgée de son alcool fort, reposa d'un geste brusque le verre sur le guéridon et soupira.
- Si seulement je pouvais être aussi populaire qu'Alphonse... dit-il en un murmure chargé de ressentiment. Je donnerais cher pour avoir sa prestance et ses conquêtes.
- Tu es sûr ? susurra une voix à son oreille.
Jules sursauta et se retourna d'un bond.
- Que diables faites-vous chez moi ? cria-t-il à l'inconnu qui se tenait devant lui.
Il toisa l'intrus de la tête au pied. Il devait sortir d'une pièce de théâtre pour être accoutré comme il l'était ! Il portait un grand manteau qui lui tombait jusqu'aux pieds, ses cheveux étaient longs et blancs mais il ne devait pas avoir plus de trente ans, d'après les traits de son visage. Il tenait une canne dont le pommeau représentait un œuf surmonté d'un ange. Encore un original, on ne voyait pas ce genre de cannes dans la bonne société, tout au plus au théâtre, et encore... Et puis, pourquoi focalisait-il sur un simple accessoire alors qu'un indésirable se trouvait dans son salon privé ?
- Comment êtes-vous entré ? finit-il par demander.
- La question est surtout : es-tu sûr que tu donnerais n'importe quoi pour être aussi courtisé par le sexe faible que l'est ton ami ?
Il s'avançait d'une démarche féline tout en parlant, et Jules recula instinctivement. Il pourrait sonner, il pourrait appeler, mais il n'arrivait plus à parler. L'inconnu s'approcha encore jusqu'à ce que Jules se retrouve acculé contre le manteau de la cheminée.
- Je passais par là, j'ai perçu ton désespoir... et me voilà ! chantonna l'original, à quelques centimètres à peine de Jules.
- Qui êtes-vous ? parvint enfin à articuler ce dernier.
- En ce moment, on me nomme Azraël, mais je préfère Az. Alors, tu aimerais devenir un homme à femmes ?
- Je...
- Disons que oui. C'est très simple. Il te suffirait de signer juste ici, continua-t-il en brandissant une feuille de papier sortie de nulle part.
Jules commençait à s'inquiéter de l'état de santé mentale de son invité surprise. Malgré ça, il était poussé par une curiosité malsaine.
- Qu'est-ce que vous me proposez ? demanda-t-il d'un ton qu'il voulait professionnel.
- Ne te préoccupe donc pas des détails, signe donc ici et je te garantis que ton lit ne désemplira pas.
[...]
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