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03 février 2014

Notting Hill with love... actually - Ali McNamara (Extrait)

Résumé :
Scarlett rêve de faire de sa vie un de ces films légers et romantiques qu'elle consomme sans modération. Déçue par son existence monotone, elle se demande si elle devrait vraiment épouser son fiancé. C'est alors qu'on lui propose un gardiennage en plein cœur de Notting Hill. Une retraite aux frais de la princesse dans le décor d'un de ses films préférés? Voilà une offre qui ne se refuse pas. tournant le dos à ses amis, à sa famille et à son futur ex, Scarlett se rend à Londres, bien décidée à devenir l'héroïne de son propre film. Sean, son voisin aussi séduisant qu'exaspérant, va venir pimenter son intrigue. Voilà peut-être l'occasion de faire de cette comédie romantique une belle histoire d'amour...
Amateurs de belles histoires sur grand écran, ce petit bijou ne vous laissera pas de marbre !




Extrait : Notting Hill with love... actually
Ali McNamara
éditions Milady


Chapitre premier

Je vois mal comment j'aurais pu m'imaginer à la place de Julia Roberts en émergeant du métro bondé : pas l'ombre d'un paparazzi. Deux touristes japonais en train de photographier un taxi noir londonien qui abandonnait là son passager, ça ne comptait pas vraiment. De toute évidence, je ne lui ressemblait pas plus, tandis que je traînais sur le pavé ma vieille valise bleue à roulettes, subjuguée par Notting Hill, ce quartier londonien que je croyais connaître comme ma poche.
D'ordinaire, les gens me trouvaient plutôt une ressemblance avec une autre star de cinéma... mais d'une époque révolue : avec mes cheveux longs et mes yeux verts, tous s'accordaient à retrouver chez moi les traits de Vivien Leigh dans Autant en emporte le vent. Pour parfaire l'illusion, mes parents avaient eu l'idée, prophétique s'il en est, de me baptiser Scarlett...
Notting Hill me semblait bien différent de ce que m'avait promis le film alors que, descendant Portobello Road, je longeais les nombreux ateliers d'artisans et autres boutiques d'antiquités. Où se trouvait l’effervescent marché qu'avait arpenté Hugh Grant, animé par ses camelots excentriques et leurs marchandises aussi foisonnantes qu'improbables ? Il n'y avait là qu'une poignée de marchands de quatre saisons et quelques étals de fruits et légumes. Sur un autre stand, je repérai un homme à l'apparence aussi douteuse que celle des montres qu'il refourguait. Pas grand-chose à voir avec le décor hollywoodien.
J'aime tous les films dans lesquels joue Hugh Grant. Pourquoi ? Je l'ignore... Je ne suis pas persuadée d'avoir particulièrement craqué pour lui ; c'est juste que j'adore le voir à l'écran. Je crois que la période Grant que j'ai préférée, c'est celle de Quatre mariages et un enterrement, Coup de foudre à Notting Hill et Le Journal de Bridget Jones. J'ai toujours éprouvé un certain réconfort à regarder ses films : on ne risque pas de voir qui que ce soit se faire exploser la tête au cours des trois premières minutes, les scènes de torture nous sont épargnées, et la vision la plus terrifiante que l'on puisse concevoir, c'est ce Gallois dégingandé en sous-vêtements en train de manger de la mayonnaise.
Bon, là, normalement, je crois que je suis censée tourner une fois arrivée au niveau d'un petit resto... J'examinai le bout de papier dans ma main. D'abord, trouver la maison. Les délires de groupie, on verra plus tard...
Où est-ce qu'elle est, cette rue...
Ah tiens ! La maison avec la porte bleue, là, ce n'est pas celle de Hugh Grant dans le film ? Raah, Scarlett, arrête de rêvasser ! Reste concentrée sur ton objectif au moins une fois dans ta vie... Si tu es ici, c'est justement pour leur prouver à tous qu'ils se trompent à ton sujet ! 
Après avoir trouvé la bonne rue, je quittai Portobello Road et poursuivis mon chemin... Mais je piétinai une fois encore mes bonnes résolutions et me laissai de nouveau distraire. Mais cette fois-ci, c'était justifié ! D'ailleurs, cela aurait presque été impoli de ne pas m'arrêter pour prendre le temps de savourer ma trouvaille... Je venais de tomber sur la librairie. Vous voyez de laquelle je parle ? La librairie Travel Bookshop ? C'est là que Hugh et Julia se rencontrent pour la première fois ! Je me suis prise à hésiter quelques secondes devant la porte... Je devais me dépêcher de trouver la maison, certes, mais... c'était tout de même la librairie du film ! Et quelques minutes ne changeraient pas le cours des événements. Décidée, je tirai ma valise à l'intérieur, et tâchai de ne pas avoir l'air trop surexcitée quand je m'aperçus combien la boutique ressemblait à celle du film.
Je déambulai parmi les bibliothèques, étudiant les étagères comme si j'avais la ferme intention d'acheter quelque chose tout en m'appliquant à avoir l'air de tout sauf d'une touriste. En réalité, je n'espérais qu'une chose : apercevoir Hugh Grant derrière le comptoir.
- Un pays magnifique, le Népal... lâcha une voix derrière moi.
Je ne m'étais même pas rendu compte qu'il y avait quelqu'un ici, transportée que j'étais pas cette immersion providentielle dans l'un de mes films préférés.
- Vous y êtes déjà allée ? reprit la voix de plus belle.
Je baissai les yeux vers l'ouvrage que je tenais dans les mains, consacré à l'Himalaya.
- Euh... non, jamais. Et vous ?
Je me tournai pour découvrir un jeune homme qui replaçait un livre sur l'étagère accolée à la mienne.
- Oui. Mais ça remonte à quelques années, maintenant... Si cela vous tente, n'hésitez pas une seconde. Je vous le recommande vivement.
- Merci... Je m'en souviendrai. Vous... vous travaillez ici ? demandai-je, pleine d'espoir à l'idée de vivre là un authentique conte de fées.
C'était trop beau pour être vrai : un jeune prince venait m'adresser la parole dans le Travel Bookshop mythique de Notting Hill ! Finalement, j'avais peut-être plus de points communs avec Julia qu'il n'y paraissait...
- Non. Qu'est-ce qui a pu vous faire penser ça ?
À y regarder de plus près, l'homme portait un long imperméable noir, un porte-documents et un sac de courses bien rempli.
- Oh, non, désolée, rien du tout ! répondis-je, me maudissant de m'être une fois encore laissée emporter par mes indécrottables espoirs de romance hollywoodienne. J'avais la tête ailleurs...
- De toute évidence..., lâcha-t-il en me toisant d'un regard dédaigneux.
Puis, sans un mot de plus, il tourna les talons et quitta la boutique.
Je restai là quelques secondes, interdite, la sonnette de la porte tintant longuement à mes oreilles.
- Charmant ! grommelai-je en saisissant la poignée de ma valise. J'espère que ce n'est pas typique du quartier... Bref, j'ai une maison à trouver, moi. Où est-ce que j'ai pu fourrer l'adresse...
Je demeurai sur le trottoir, fouillant pendant plusieurs minutes mes poches, mon sac, encore mes poches, à la recherche de ce satané bout de papier. Prise d'un soudain accès de panique, je me retournai vivement, prête à entrer de nouveau dans la boutique où je l'avais peut-être laissé tomber.
J'étais à ce point submergée par l'angoisse que je ne vis pas l'homme qui dévalait le trottoir dans ma direction. Insouciante, j'avançai d'un pas, lui barrant la route et provoquant l'aboiement du chien que l'inconnu tenait dans ses bras. Apeurée, je sursautai et me figeai sur place. Malheureusement, pour ne pas me heurter, l'homme dut s'arrêter de façon si abrupte que, s'il parvint à ne pas tomber et à éviter aux nombreux sacs jetés sur ses épaule de se déverser sur le sol, il ne put empêcher au jus d'orange frais qu'il transportait dans une grande tasse de prendre d'assaut ma chemise blanche...
- Oh, zut, zut ! Je suis désolé ! lança-t-il en posant rapidement par terre son sac et son shih-tzu.
- Non, non, c'est ma faute, l'excusai-je en tentant de tenir ma chemise trempée loin de ma peau. J'avais la tête ailleurs. 
Mais l'homme ne semblait pas m'écouter. Avec un flegme troublant, il posa les yeux sur ma poitrine.
- Tu ferais bien d'enlever ta veste, sinon elle va y avoir droit aussi...
J'hésitai un moment, me demandant sur quel genre d'homme j'étais tombée. Présentement, il avait l'air tout de même particulièrement intéressé par mes seins, et très soucieux de me voir retirer quelques couches de vêtements. Je le jaugeai du regard. Il portait un jean, un cuir noir et des lunettes de soleil. Il avait apporté une touche saugrenue à son look en y ajoutant une cravate rose et un béret noir. Qui plus est, les sacs qu'il avait déposés sur le trottoir portaient tous l'inscription « The Kooples ». Je soufflai un peu.
Il avait raison : je n'avais aucune envie de me retrouver avec une veste en daim imbibée de jus d'orange... Je m'exécutai donc, et retirai ma veste sous laquelle trônait la vilaine tache.
- Désolé, mais tu vas faire tremper ça dès que possible : faire partir une tache de jus d'orange incrustée, c'est l'enfer. Rien de moins. Rentre chez toi tout de suite et éponge, éponge, éponge tant que tu peux, ma chérie ! Sans cela, Delilah et moi allons cauchemarder longtemps à l'idée d'avoir ruiné ton petit ensemble. Superbe, d'ailleurs...
Je lui souris, mes craintes quelques peu dissipées.
- Ne vous inquiétez pas. Je devrais pouvoir le sauver.
Il fouilla dans l'un de ses sacs et en sortit une carte de visite.
- Tiens, mon numéro. Si la tache te résiste, appelle-moi et je te rembourserai tout ça.
- C'est gentil, mais ça devrait aller, je vous assure, dis-je en refusant la carte d'un geste de la main.
- Pas de « mais » : tu prends cette carte. J'insiste.
Je saisis la carte sur laquelle figurait l'inscription :
AU PAYS DES MERVEILLES
Collections chimériques et designs divergents
Oscar St James - Propriétaire


Vous pouvez acheter ce livre dans votre librairie habituelle.

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